Alors que la 5G fait à peine son apparition, l’étape suivante est déjà en plein développement : la 6G. Que pouvons-nous escompter de cette nouvelle génération ? Un internet plus rapide, certes, mais également bien davantage que cela.
Aujourd’hui, la 5G offre principalement aux consommateurs un internet mobile nettement plus rapide, jusqu’à 10 Gbps comparé aux 100 Mbps d’antan. Dans un monde idéal, où ils atteindraient effectivement cette vitesse, ils téléchargeraient un film en quelques secondes.
La 6G va plus loin. Elle combine vitesse avec intelligence, efficacité énergétique et une capacité de réseau conçue pour un monde numérique totalement connecté.
Que propose la 6G ?
En termes de vitesse, l’ambition est grande : la 6G vise des débits de données allant jusqu’à 200 Gbps. La latence pourrait descendre en dessous de la milliseconde et il y aurait un support pour 100 millions d’appareils par kilomètre carré. Ces spécifications sont décrites dans un rapport de l’UIT-R datant de 2023. Examinons cela plus en détail.

La vitesse n’est pas l’amélioration la plus importante, la 6G devient surtout plus intelligente. Au lieu de simplement transmettre des données, le réseau peut également interpréter, optimiser et anticiper les données. L’IA est intégrée dans le réseau lui-même et des capteurs doivent créer une détection de réseau sans précédent. Les capteurs créent un reflet numérique (digital twin) de notre monde physique afin que le réseau puisse mieux percevoir et diriger. Cela rend possible l’auto-réparation, l’optimisation et une communication plus efficace entre les appareils.
Voitures autonomes, hologrammes, RV immersive et appareils IoT avancés : ils figurent tous sur la liste de souhaits de la 6G. C’est pourquoi le réseau utilisera des fréquences térahertz (au-dessus de 100 GHz) pour pouvoir transmettre davantage de données.
Malheureusement, cela reste pour l’instant de la musique d’avenir. La technologie est encore en plein développement. Des projets européens tels que Hexa-X-II posent les bases de nouvelles normes, et de grands acteurs comme Nokia, Ericsson, Samsung et des instituts de recherche tels que IMEC construisent des prototypes. On s’attend à ce que les premières spécifications soient finalisées d’ici 2028, et les premiers réseaux commerciaux apparaîtraient vers 2030.
Et en Belgique ?
En Belgique, nous sommes actuellement encore occupés par le déploiement à grande échelle de la 5G. Les fournisseurs tels que Proximus, Orange Belgique et Telenet/Base investissent donc encore massivement dans leurs réseaux existants. Bien qu’il n’y ait pas encore de communication officielle sur la 6G de la part des opérateurs télécoms belges, il est probable qu’ils suivent de près les développements mondiaux et mènent peut-être déjà leurs propres recherches à ce sujet.
Pour l’instant, la 6G reste de la musique d’avenir, mais c’est un morceau qui est déjà en cours de composition.
La rapidité du lancement de la 6G dépendra de la normalisation internationale, des enchères de fréquences et de la vitesse à laquelle les entreprises investiront dans la nouvelle technologie. Dans la pratique, la 6G apparaîtra d’abord dans des secteurs tels que les soins de santé, la mobilité et la production. Ce n’est qu’ensuite que la technologie se répandra aux smartphones, ordinateurs portables et lunettes intelligentes pour les consommateurs. Les consommateurs devront sans doute attendre encore un peu, probablement jusqu’après 2030.