Google propose des mesures pour démanteler le monopole autour de son moteur de recherche. L’entreprise fait appel d’une décision antérieure.
Le procès Google est l’un des plus importants procès antitrust du XXIe siècle aux États-Unis. En août, Google a été officiellement qualifié de monopoleur: une décision qui pourrait avoir des conséquences majeures. Google ne s’est pas résigné et a déposé une contre-proposition auprès du ministère de la justice (DOJ), qu’il a résumée dans un billet de blog.
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Selon Google, le cœur du procès est une question de contrat. L’une des raisons pour lesquelles Google est si dominant aujourd’hui est que de nombreux navigateurs et systèmes d’exploitation proposent Google comme moteur de recherche par défaut. Google paie également de fortes sommes d’argent pour cela, a révélé le procès .
Un choix « libre
La contre-proposition de Google vise donc à résoudre ce problème en particulier. Google propose que les navigateurs concurrents, tels que Apple Safari et Mozilla Firefox, puissent continuer à proposer le moteur de recherche et à tirer des revenus du partenariat. Dans le même temps, les navigateurs devraient être autorisés à conclure des accords avec les moteurs de recherche qu’ils estiment offrir la meilleure expérience utilisateur.
Google propose notamment d’autoriser plusieurs moteurs de recherche par défaut en fonction des plateformes et des modes de navigation. Cela signifie, par exemple, que vous pouvez définir un moteur de recherche par défaut différent sur votre smartphone et sur votre tablette, ou utiliser un moteur de recherche différent lorsque vous naviguez en mode incognito.
Google souhaite également coopérer dans une certaine mesure avec le ministère de la justice, qui lui demande d’abandonner sa position dominante dans le domaine de la recherche sur Android. Aujourd’hui, les applications Google sont préinstallées sur tous les téléphones Android, mais cela pourrait changer. Les fabricants de téléphones décident eux-mêmes des moteurs de recherche qu’ils proposent en plus de Google Search, ce qui est déjà le cas dans l’UE. Il devrait également être plus facile et plus clair pour les utilisateurs de changer de moteur de recherche par défaut.
Il est intéressant de noter que Google inclut dans sa proposition l’application Gemini, qui n’est en principe pas visée par le procès. Google semble anticiper le fait que Gemini pourrait faire l’objet de plaintes antitrust à l’avenir, car elle est profondément intégrée dans l’écosystème du géant technologique.
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Remèdes extrêmes
S’il n’en tenait qu’à Google, les contre-mesures proposées seraient pleinement conformes aux infractions identifiées par le tribunal. Google espère ainsi échapper à ce qu’elle qualifie de « mesures extrêmes ». Des mesures trop ambitieuses ne nuiraient pas seulement à Google, mais aussi aux consommateurs et à l’ensemble de l’industrie technologique américaine. Ce faisant, Google cite une série de précédents qui renforcent cet argument.
Ce que la contre-offre de Google passe délibérément sous silence, c’est la suggestion du ministère de la justice selon laquelle le géant de la recherche devrait partager ses données de recherche avec les moteurs de recherche rivaux afin d’améliorer leurs produits. Ces données constituent la sauce secrète du moteur de recherche Google, et il n’est donc pas surprenant que Google ne veuille pas les révéler comme ça.
Figues après Pâques
Avec cette contre-proposition, Google prépare son appel. Celui-ci aura lieu en avril. Après l’appel, les implications du procès pour Google deviendront claires. L’entreprise pourrait se voir infliger une lourde amende, mais aussi devoir se séparer de certains de ses services.
Même si l’on en arrivait là, il reste à voir si cela changerait grand-chose dans la pratique. Le monopole de Google est solidement ancré et les gens ont l’habitude de s’en tenir à ce qu’ils connaissent déjà. Même si les portes de l’internet étaient ouvertes à d’autres acteurs, il est douteux qu’ils puissent réellement faire la différence.