L’influence croissante de Microsoft à OpenAI pose de plus en plus de questions. La Commission européenne annonce une enquête pour déterminer s’il s’agit d’une fusion plutôt que d’un investissement.
Après le chaos dans la salle du conseil d’administration d’OpenAI, Microsoft a repris le contrôle et plus strictement. En novembre l’année dernière, le PDG Sam Altman a été étonnamment démissionné, pour revenir quelques jours plus tard. Un nouveau conseil d’administration a été nommé, où Microsoft a obtenu un siège. Les régulateurs se posent beaucoup de questions sur ce dernier point. La Commission européenne a annoncé une enquête sur le processus exact dans OpenAI.
Cette recherche fait partie d’une étude plus large sur « le niveau de concurrence dans le contexte des mondes virtuels et de l’IA générative », lit-on dans l’annonce. Cette étude comprendra « un examen plus approfondi de certains des accords conclus entre les principaux acteurs du marché numérique », après quoi la Commission mentionne également Microsoft et OpenAI par leur nom. Avec l’AI Act, l’Europe essaie de contrôler le marché de l’IA générative, qui connaît une croissance rapide.
Investissement ou fusion ?
La relation entre Microsoft et OpenAI est donc assez particulière. Les deux parties se sont entrées dans un partenariat en 2019, lorsque Microsoft a transféré un milliard de dollars sur le compte bancaire d’OpenAI, alors inconnue. Un autre investissement de 10 milliards de dollars a suivi au début de l’année dernière, juste après le lancement de ChatGPT. Après cet investissement, Microsoft possédait 49 % des actions de la branche commerciale d’OpenAI, qui, sur papier, est gérée par une organisation à but non lucratif.
Rien d’étrange jusqu’à là, les investissements des grandes entreprises dans les petits acteurs du secteur sont monnaie courante dans l’industrie de la tech. Mais le fait que Microsoft siège désormais aussi au conseil d’administration bouleverse la situation pour la Commission européenne. Si Microsoft joue effectivement un rôle actif pour OpenAI, ce n’est plus un investissement, mais une fusion. Si l’enquête de la Commission européenne arrive également à cette conclusion, il est alors possible d’ouvrir une seconde enquête sur l’impact de cette fusion sur le marché de l’IA.
La Commission européenne n’est d’ailleurs pas la première et la seule à soulever cette question. Le Royaume-Uni avait déjà annoncé une enquête à la fin de l’année dernière et le service allemand de surveillance des marchés avait rendu ses conclusions publiques quelques jours avant la mini-crise d’OpenAI. « Si Microsoft renforce son influence sur OpenAI à l’avenir, il faudra réexaminer s’il existe une obligation de notification en vertu du droit de la concurrence », a conclu le Bundeskartellamt.