Le gouvernement néerlandais veut absolument maintenir ASML aux Pays-Bas

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ASML veut élargir ses sites et étudie à cette fin un déménagement à l’étranger. Le gouvernement néerlandais élabore un plan directeur pour garder ASML aux Pays-Bas.

Le siège social et les centres de production d’ASML se trouvent aujourd’hui dans la municipalité néerlandaise de Veldhoven, près d’Eindhoven, mais cela pourrait changer à l’avenir. ASML veut élargir ses activités et le fabricant de machines EUV montre de plus en plus qu’elle est prête à s’installer à l’étranger. Le gouvernement néerlandais est opposé à cette idée. Sous le nom de code Opération Beethoven, un plan est actuellement en cours d’élaboration pour convaincre ASML de rester aux Pays-Bas, écrit De Telegraaf.

Déménager en France

Ce conflit est dû en partie à une motion récemment adoptée par le gouvernement néerlandais visant à supprimer progressivement les avantages fiscaux accordés aux expatriés. Pour ASML, cette décision était stupéfiante, car l’entreprise dépend largement des travailleurs étrangers : 40 % de sa main-d’œuvre à Veldhoven n’a pas la nationalité néerlandaise. Cette proposition, combinée à une pénurie de logements pour accueillir ces travailleurs étrangers, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour ASML.

« Si ces personnes ne peuvent pas venir ici, nous nous installerons dans un endroit où la croissance est possible. Attention, car bientôt tous vos souhaits seront réalisés », a clairement averti Peter Wennink, PDG de la société, au début de l’année. ASML étudierait la possibilité de s’installer en France. Contrairement aux Pays-Bas, le gouvernement français investit des millions d’euros dans le développement de l’industrie nationale des puces et le recrutement de travailleurs étrangers se fait sans problème.

Opération Beethoven

Les projets de déménagement d’ASML ont semé l’inquiétude à La Haye. Un plan appelé « Opération Beethoven » aurait été conçu pour maintenir ASML aux Pays-Bas. Le gouvernement est prêt à écouter les demandes d’ASML et, si possible, à y céder.

Le premier ministre démissionnaire Mark Rutte (VVD) intervient personnellement. Hier, il a invité Wennink à boire un café. Wennink a déclaré à propos de cette conversation qu’il était heureux d’être écouté, mais qu’il y avait encore « un fossé entre ce que fait le monde des affaires et ce que les politiciens pensent être nécessaire », selon l’ANP. Il y a encore du pain sur la planche. Le 24 avril, Wennink passera officiellement le flambeau à Christophe Fouquet : notammant un Français. Si cela joue également un rôle dans les plans de déménagement d’ASML, la question n’est pas encore tranchée.

Importance économique et stratégique

Économiquement, un départ d’ASML n’est pas acceptable pour les Pays-Bas. ASML est l’une des plus grandes multinationales établies aux Pays-Bas. Dans un passé récent, les voisins du nord ont également vu Shell et Unilever déplacer leur siège social hors des Pays-Bas. Le départ d’ASML serait un vrai choc économique.

Et la France se réjouirait de l’arrivée d’ASML. L’entreprise joue un rôle stratégique essentiel, non seulement pour les Pays-Bas, mais aussi pour la production mondiale de puces. ASML est l’une des seules entreprises au monde à fabriquer des machines EUV. En raison de cette position unique, l’entreprise, tout comme l’imec belge, est plus souvent impliquée dans des querelles géopolitiques qu’elle ne le souhaite. Depuis 2024, ASML ne peut plus fournir de machines à la Chine, une mesure dont elle n’est pas très satisfaite non plus. Le gouvernement américain veut même étendre ces restrictions à la réparation et à l’entretien des machines vendues.

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