Selon les estimations, OpenAI aura besoin d’au moins 200 milliards de dollars de capitaux externes supplémentaires pour pouvoir continuer à payer ses factures cloud jusqu’en 2030.
Le fait que ChatGPT soit une machine à gaspiller de l’argent est désormais connu, mais l’ampleur du gouffre d’OpenAI reste un secret. En tant qu’entreprise privée, OpenAI ne dévoile pas ses cartes financières. Le groupe bancaire britannique HSBC s’est donc aventuré à faire une prévision et est parvenu à la conclusion qu’OpenAI avait encore un trou de 207 milliards de dollars pour pouvoir continuer à payer les coûts.
Factures cloud élevées
Le Financial Times se penche plus en profondeur sur l’analyse, en commençant par le côté des coûts. OpenAI doit acheter en permanence de la capacité de centre de données pour maintenir ChatGPT en fonctionnement 24h/24 et 7j/7. Le principal fournisseur d’OpenAI est Microsoft, avec qui
La valeur cumulée de ces deux accords atteindrait 1,8 billion de dollars d’ici 2030, selon les calculs de HSBC. Cela représente une facture cloud importante d’environ 620 milliards de dollars par an. HSBC nuance en précisant que d’ici 2030, seulement un tiers de la capacité contractée de 36 gigawatts sera effectivement utilisée.
Revenus en hausse, concurrence accrue
Ensuite, on vérifie si les revenus sont suffisamment élevés pour pouvoir continuer à supporter la facture croissante. OpenAI a généré environ 4,3 milliards de dollars au premier semestre 2025. Il est donc en voie d’atteindre environ huit milliards de dollars de revenus pour cette année. Ceux-ci proviennent principalement d’abonnements payants.
Ceux-ci resteront la principale source de revenus jusqu’en 2030, prévoit HSBC. Le groupe bancaire prévoit également qu’un nombre croissant d’utilisateurs paieront pour utiliser ChatGPT, passant de cinq pour cent actuellement à au moins dix pour cent en 2030. À terme, un abonnement à l’IA deviendra « aussi courant qu’un abonnement Microsoft 365 », selon HSBC. La publicité pourrait générer des revenus supplémentaires.
OpenAI devra partager le gâteau avec ses concurrents. Bien qu’il soit prévu que ChatGPT puisse atteindre environ 3 milliards d’ici 2030, des concurrents tels que Anthropic et xAI grignoteront la part de marché d’OpenAI. Celle-ci chuterait de 71 pour cent à 56 pour cent d’ici 2030. Google Gemini n’est remarquablement pas inclus dans le calcul.
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En additionnant tout cela, HSBC prévoit que le marché grand public rapportera 129 milliards de dollars à OpenAI. Les clients Enterprise rapporteront environ 386 milliards de dollars par an. Chaque tranche supplémentaire de cinq cents millions d’utilisateurs pourrait y ajouter 36 milliards de dollars, et vingt pour cent d’abonnés payants augmenteraient les revenus de 194 milliards de dollars.
Besoin de liquidités supplémentaires
Les revenus actuels et prévus d’OpenAI ne compensent de loin pas les coûts. Le flux de trésorerie cumulé atteindrait environ 282 milliards de dollars d’ici 2030 : de l’argent qu’OpenAI a donc en caisse pour payer ses factures. L’entreprise peut s’attendre à
Mais même dans ce cas, HSBC arrive à un déficit de 207 milliards de dollars, y compris une réserve tampon de 10 milliards de dollars qui est prise en compte. OpenAI devra aller chercher cet argent auprès de ses investisseurs. Microsoft et la société japonaise Softbank sont aujourd’hui les principaux investisseurs de l’entreprise.
L’analyse de HSBC est basée sur le travail de devinettes et de conjectures nécessaire, mais illustre la complexité du modèle financier d’OpenAI. En bref, l’entreprise dépense beaucoup plus qu’elle ne reçoit. Tant que le battage médiatique autour de l’IA se poursuivra, OpenAI sera maintenu à flot, mais elle doit espérer que la bulle n’éclate pas.
