Les règleseuropéenes sur la protection des données ont réduit d’un tiers le nombre d’applications disponibles sur Google Play. Les revenus des développeurs d’applications auraient également diminué, car les applications doivent se conformer à davantage de règles.
L’étude « GDPR and the Lost Generation of Innovative Apps » mesure l’impact de la législation européenne sur Google Play. Bien que l’étude ait recueilli des données sur Google Play, elle a également révélé quelques éléments sur le Play Store de son concurrent Apple.
La boutique d’applications de Google aurait enregistré une réduction du nombre d’applications en premier lieu. Au début de nos recherches, en juillet 2016, nous comptions 2,1 millions d’applications sur le Google Play Store et AppBrain en affichait 2,2 millions. Le nombre d’applications Play Store dans notre échantillon a augmenté à 2,8 millions au quatrième trimestre 2017 et a diminué de près d’un million à la fin de 2018, écrivent les chercheurs. Cette réduction correspond à peu près à un tiers du nombre total d’applications.
Le GDPR est entré en vigueur juste avant le début de l’étude. Cependant, il a fallu attendre mai 2018 pour que la loi entre effectivement en vigueur.
Plus de ventes pour l’opérateur
En outre, il serait devenu plus coûteux d’offrir une application. Cependant, Apple et Google, les plus grands fournisseurs des boutiques d’applications, ont connu une croissance de leur chiffre d’affaires de 43,6 milliards de dollars en 2016 à 83,6 milliards de dollars en 2019. Bien que le chiffre d’affaires ne soit pas le même pour chaque partie, Apple possède les deux tiers de ce total.
L’année dernière, les systèmes avec lesquels les boutiques d’applications des deux géants de la technologie fonctionnent ont déjà été contestés par diverses parties. Le système de paiement, que les développeurs ne peuvent pas utiliser et qui permet de reverser une partie des revenus aux géants de la technologie, a entraîné un changement de loi en Corée du Sud et une procédure antitrust aux États-Unis.
Les développeurs ne reçoivent pas l’argent
Enfin, les chercheurs ont constaté que les développeurs disposent de moins d’argent au bout du compte. Ainsi, les sommes d’argent accrues avec lesquelles Apple et Google jouent ne parviennent pas aux développeurs.
C’est principalement le GDPR qui fait chuter les revenus des développeurs. Ils ont la responsabilité de mettre leurs applications en conformité avec les règles européennes.
Récemment, Apple a publié des chiffres montrant que l’App Store est une mine d’or pour les développeurs. La société affirme avoir généré plus de 260 milliards de dollars de revenus pour les développeurs d’applications depuis le lancement de l’App Store en 2008.
Modèle de consommation changé
Au fil des ans, les habitudes de consommation des utilisateurs ont également évolué. La moyenne d’utilisateurs par application a augmenté d’un quart et les applications de qualité ont été téléchargées plus souvent. Bien qu’il ne soit pas dit que le GDPR aurait entraîné ces changements.