OpenRAN remplace toutes les interfaces RAN existantes à la base des formats ouverts. Cela permet aux opérateurs de faire leurs achats auprès de différents vendeurs de matériel. Aujourd’hui, ils s’en tiennent souvent à un seul fabricant pour éviter une complexité supplémentaire.
Les opérateurs télécoms européens Deutsche Telekom, Orange, TIM, Telefónica et Vodafone ont publié un rapport conjoint intitulé « Construire un système OpenRAN pour l’Europe ». Vous pouvez consulter le rapport complet ici. Les opérateurs y exposent les points faibles actuels selon lesquels le passage d’un fabricant de matériel à l’autre est un processus long et coûteux pour toutes les télécommunications.
Le problème est plus clair aujourd’hui que jamais car la majorité doit obligatoirement supprimer Huawei ou ZTE du réseau. Selon Vodafone, cette opération coûte 200 millions d’euros et prend jusqu’à cinq ans pour tout remettre en ordre. BT parle de 500 millions de livres dans cinq ans.
Mélanger et faire correspondre le matériel
Le passage à OpenRAN par défaut (RAN = Radio Access Network) faciliterait grandement ce changement car il s’agit d’un format ouvert. Maintenant, chaque fabricant possède son propre protocole, qui oblige les fournisseurs de télécommunications à choisir souvent qu’une seule partie pour toutes les communications mobiles. OpenRAN permet de choisir librement entre tous les fournisseurs et de les mélanger dans de nouvelles installations.
Selon les fournisseurs de télécommunications, l’OpenRAN offre la possibilité de reprendre une forme de contrôle. Il ouvre également le marché à de nouveaux partenaires innovants. Selon The Register, beaucoup d’argent est déjà investi dans le développement d’OpenRAN aujourd’hui. Aux États-Unis, 750 millions de dollars sont mis à disposition et l’Allemagne en réserve également 300 millions.
En retard pour la 5G
Deutsche Telecom espère principalement que le nombre de fabricants de solutions RAN augmente de manière sensible lors de la mise en œuvre d’OpenRAN, ce qui constitue un désavantage direct pour les fournisseurs existants Ericsson et Nokia. Ils profitent des avantages du bannissement de Huawei et ZTE, deux fabricants chinois sous pression aujourd’hui.
Malgré la pression active des fournisseurs de télécommunications européens, OpenRAN ne résout pas tous les problèmes actuels. Aujourd’hui, OpenRAN ne prend en charge que la 4G et la 5G, tandis que les installations RAN classiques prennent en charge les technologies 2G, 3G, 4G et 5G. OpenRAN n’est pas une alternative commerciale unique aux réseaux 5G qui, aujourd’hui, prennent également en charge les technologies 2G et 3G à partir d’une seule station de base. Aujourd’hui, il n’existe qu’une seule installation commerciale d’OpenRAN utilisée dans le monde : Rakuten au Japon.
Il est donc très probable que pour la 5G, l’OpenRAN arrivera bien trop tard pour l’Europe et qu’il faudra se tourner vers la 6G. À ce moment, il faudra beaucoup de courage politique pour prendre des décisions importantes concernant les télécommunications en Europe.
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