Airbus veut s’éloigner des hyperscalers, mais doute que le marché européen puisse aujourd’hui fournir ce dont l’entreprise a besoin.
Le constructeur aéronautique français Airbus se prépare à s’éloigner des hyperscalers et à migrer ses applications critiques vers un cloud européen numériquement indépendant. Il s’agit notamment de l’ERP, des systèmes d’exécution de la production, du CRM et de la gestion du cycle de vie des produits de conception d’avions.
Pression des fournisseurs de logiciels
Selon Catherine Jestin, executive vice president Digital chez Airbus, il ne s’agit pas d’un choix sans engagement. « Une partie de ces données est extrêmement sensible du point de vue national et européen. Nous devons nous assurer qu’elles restent sous contrôle européen. »
La pression pour migrer vient également des fournisseurs de logiciels. Les plateformes telles que SAP développent de plus en plus souvent de nouvelles fonctionnalités exclusivement dans le cloud, ce qui ne laisse pratiquement plus d’alternative aux grands clients industriels.
Chance de 80/20
L’appel d’offres débutera début janvier et une décision devrait être prise avant l’été. Le contrat vaudrait plus de 50 millions d’euros et durerait jusqu’à 10 ans. Pourtant, Jestin se demande dans The Register si les fournisseurs de cloud européens disposent de suffisamment d’échelle. Elle estime à 80/20 les chances de trouver une solution.
Cette incertitude est étroitement liée à la géopolitique. Depuis le retour de Donald Trump à la présidence américaine, la souveraineté numérique est redevenue une priorité pour les entreprises européennes. Malgré les initiatives de Microsoft, AWS et Google, des inquiétudes subsistent quant à la CLOUD Act américaine, qui peut contraindre l’accès aux données, même lorsqu’elles se trouvent dans des centres de données européens.
