La fin des ambitions durables de Google : comment la course à l’IA fait sa marque

En multipliant les capacités de ses centres de données d’IA aussi rapidement que possible, Google a vu ses émissions de gaz à effet de serre augmenter de 48 % en cinq ans seulement.

Le désir illimité de Google de développer ses capacités en matière d’IA a un impact négatif sur l’environnement et le climat, du moins à court terme. Google a vu ses émissions de gaz à effet de serre augmenter de 48 % en seulement cinq ans, et de 13 % par rapport à 2022. Son propre objectif zéro émission est donc menacé.

Énergie verte (limitée)

Google utilise de l’énergie verte autant que possible. Ses émissions de gaz à effet de serre augmentent donc moins vite, en pourcentage, que la consommation d’énergie elle-même. En 2023, elles ont augmenté de 37 % par rapport à 2022. Les chiffres sont quelque peu biaisés, car l’énorme appétit de Google en matière d’énergie signifie qu’il avale de l’énergie verte qui ne peut plus être utilisée à d’autres fins.

L’impact de l’appétit pour les centres de données d’IA va au-delà de leur consommation. Les grands projets d’infrastructure augmentent aussi les émissions de la chaîne d’approvisionnement de huit pour cent. De plus, quelques projets d’énergie verte se sont arrêtés en 2023.

Google n’est pas le seul. La plupart des acteurs technologiques investissent actuellement des milliards dans l’IA. Microsoft a vu ses émissions augmenter d’environ un tiers depuis 2022 pour la même raison.

Un impact mondial

L’impact de ces projets est immense. Google lui-même estime qu’il consomme sept à dix pour cent de toute l’énergie destinée aux centres de données dans le monde. Les centres de données en général consomment deux à quatre pour cent de l’énergie disponible au niveau mondial.

Les spécialistes des centres de données affirment que leurs grands centres de données sont plus efficaces que ceux que les entreprises construiraient elles-mêmes. Ils soulignent que le centre de données consomme principalement de l’énergie pour répondre à la demande des utilisateurs, et qu’ils sont donc au moins en partie responsables. En termes d’informatique classique, c’est tout à fait exact, mais dans le contexte de l’IA, l’argument est moins convaincant.

Un impact sur les objectifs

De fait, Google, Microsoft, AWS, Nvidia et d’autres acteurs majeurs ont délibérément décidé d’innover librement dans le domaine de l’IA générative. Le seul facteur qui détermine actuellement le développement et le déploiement de l’IA est la disponibilité des GPU et de la puissance nécessaire pour les alimenter. La durabilité n’est pas vraiment un facteur, comme le montrent les chiffres ci-dessus. On ne sait pas encore si et comment Google et d’autres pourront harmoniser cette réalité avec leurs objectifs en matière de développement durable.

Pas la faute de l’IA

Curieusement, Google n’attribue pas l’augmentation des émissions à l’IA. Dans un entretien avec Fortune, Jeffrey Dean, scientifique principal de Google, estime qu’il faut examiner les chiffres relatifs aux émissions dans une perspective plus large. L’augmentation des émissions est une conséquence inévitable de l’accroissement de la charge globale des centres de données, dont l’IA n’est qu’une partie.

« On s’est beaucoup concentré sur l’augmentation de la consommation d’énergie de l’intelligence artificielle, et cette consommation, qui est très faible, augmente bel et bien. Je pense que les gens confondent souvent cette consommation avec l’utilisation globale des centres de données – dont l’IA n’est qu’une très petite partie, mais qui croît rapidement – et associent ensuite le taux de croissance de l’informatique basée sur l’IA à l’utilisation globale des centres de données », dit Dean dans l’entretien.


Cet article a été initialement publié le 3 juillet. Il a été mis à jour avec les dernières informations.

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