La Russie a désormais sa propre machine de lithographie pour développer des puces. Mais avec un processus de 350 nm, la machine est en retard de plusieurs dizaines d’années sur les normes actuelles.
Vasily Shpak, ministre de l’industrie et du commerce, dévoile la machine de lithographie via l’agence de presse russe TASS. La machine est placée à Zelenograd, un sous-district de Moscou. Elle est actuellement testée pour produire des puces destinées aux secteurs de l’automobile et de l’énergie.
La Russie a beau faire croire qu’il s’agit d’une découverte technologique pour le pays, ce n’est pas du tout le cas. Une machine de lithographie est un élément clé de la fabrication des puces. Les micropuces sont créées en projetant des motifs lumineux couche par couche sur une plaquette, en gravant des composants dans un matériau sensible à la lumière.
Poker avec mauvais bluff
La machine russe peut cuire des puces sur un processus de 350 nm. Étant donné que les machines les plus sophistiquées du leader du marché, ASML, permettent un processus de 5 nm, la Russie prouve surtout que son industrie nationale des puces a au moins 30 ans de retard par rapport à l’Occident. Pour illustrer, nous n’avons pas vu de processus 350 nm depuis l’AMD K6 de 1997.
De plus, les Russes se vantent de disposer de puces de 14 nm en 2030. En fait, la Russie a son propre savoir-faire nécessaire. Les deux plus grands fabricants de puces du pays, Angstrem et Mikron (à ne pas confondre avec l’américain Micron), disposent de plusieurs processus dans leur arsenal, de 250 nm à 90 nm.
Depuis la guerre en Ukraine et les sanctions économiques qui en ont découlé, la Russie doit se débrouiller toute seule. L’important retard accumulé aujourd’hui montre à quel point il est difficile pour un pays de recommencer à zéro sa propre production de puces. Cela vaut aussi pour la Chine, même si, en dépit d’un retard de plusieurs années, elle semble faire mieux que la Russie.