Selon David Amodei, directeur général d’Anthropic, ce n’est qu’une question de temps avant que l’intelligence artificielle ne surpasse l’homme. Cela pourrait être le cas d’ici deux ans.
Le Wall Street Journal a réussi à arracher une interview à David Amodei, PDG d’Anthropic, lors du Forum économique mondial de Davos, en Suisse. Dans cet entretien, David Amodei évoque le développement des modèles de Claude et de l’intelligence artificielle en général. Les progrès technologiques ne feront que s’accélérer : M. Amodei prévoit que d’ici deux à trois ans, l’intelligence artificielle pourrait dépasser le cerveau humain.
« Nous ne savons pas exactement quand cela se produira, mais je ne pense pas qu’il faudra attendre beaucoup plus longtemps que 2027 pour que les systèmes d’IA soient meilleurs que les humains dans presque tous les domaines », déclare M. Amodei. Selon lui, cette évolution s’accompagnera d’une refonte complète de la manière dont les gens valorisent le travail, mais aussi leur propre personne. « Si nous créons des systèmes d’IA suffisamment performants pour remplacer le travail humain, comment les êtres humains trouveront-ils encore un sens à leur travail ? C’est ce que nous devrons découvrir.
1 million de jetons
Voilà pour la crise existentielle à laquelle nous sommes tous confrontés. Dans l’immédiat, Anthropic peaufine ses modèles d’IA en profondeur. Selon Amodei, l’intégration du web et un mode vocal sont prévus dans un futur proche, et Claude aura une meilleure « mémoire ». L’entreprise est en train de lever les fonds nécessaires et, avec AWS et Google, elle peut compter sur deux géants de la technologie qui ne sont que trop heureux d’ouvrir leur bourse à l’entreprise.
Plus Claude devient intelligent, plus Anthropic aura besoin de puces puissantes. Amodei pense qu’au moins un million de puces seront nécessaires pour alimenter les modèles d’IA dès l’année prochaine.
L’AGI fait du marketing
Amodei n’utilise délibérément pas le terme « intelligence générale artificielle » (AGI). Ce terme est utilisé en science pour décrire l’IA qui exécute toute tâche intellectuelle au même niveau que le cerveau humain, mais il est aujourd’hui largement repris par l’OpenAI. M. Amodei estime que l’OpenAI a érodé le terme en le transformant en « terme de marketing », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à CNBC.
Le PDG de l’Anthropie n’a pas tort. OpenAI tente de commercialiser l’AGI avant même qu’elle n’existe réellement. Elle voudrait éventuellement donner à Microsoft et à d’autres partenaires commerciaux l’accès aux systèmes AGI, au détriment de sa propre promesse de ne jamais commercialiser de systèmes (trop) intelligents. Selon l’OpenAI, l’AGI est davantage interprétée d’un point de vue économique que d’un point de vue scientifique.
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