Nvidia présente NVQLink : une architecture qui doit intégrer les supercalculateurs classiques et les processeurs quantiques. Nvidia espère ainsi convertir en douceur son expertise en matière de GPU en une place à la table quantique.
Nvidia présente NVQLink lors de la conférence semestrielle GTC à Washington. Il s’agit d’une nouvelle architecture système qui connecte directement les GPU aux processeurs quantiques. La technologie doit permettre de construire des supercalculateurs hybrides combinant la puissance de calcul des deux systèmes.
Les ordinateurs quantiques fonctionnent avec des qubits, qui sont sensibles aux erreurs et nécessitent donc une correction et un étalonnage précis des erreurs. Ces algorithmes de contrôle peuvent fonctionner sur des supercalculateurs classiques connectés au matériel quantique avec une faible latence et une bande passante élevée. NVQLink assure cette connexion requise.
CUDA-Q
Selon Nvidia, NVQLink constitue une plateforme ouverte qui connecte différentes technologies quantiques aux supercalculateurs GPU existants. Le système utilise l’environnement logiciel CUDA-Q existant, permettant aux chercheurs de construire des applications hybrides combinant CPU, GPU et processeurs quantiques.
Nvidia s’est d’abord montré sceptique quant à l’avenir des ordinateurs quantiques, mais l’entreprise a changé son fusil d’épaule en mars de cette année. Nvidia a alors annoncé la création de son propre centre de recherche pour travailler sur une liaison entre les systèmes quantiques et ses propres GPU. L’environnement de développement CUDA-Q est également en préparation depuis un certain temps.
Écosystème
Nvidia a atteint entre-temps une valeur boursière de plus de cinq billions de dollars. Que cette valeur soit gonflée ou non, la domination de Nvidia sur le marché des accélérateurs GPU est une aubaine pour l’entreprise. Le PDG Jensen Huang est bien conscient que les puissants accélérateurs ne sont qu’une partie de l’explication du succès. Aujourd’hui, des concurrents tels qu’AMD construisent également des puces performantes.
Nvidia contrôle cependant l’écosystème avec la pile logicielle CUDA, qui est considérée comme la norme pour les développeurs. L’entreprise met désormais tout son poids dans la balance pour le développement de systèmes quantiques, dans l’espoir d’y jouer à nouveau un rôle déterminant dès le début.
Le développement de NVQLink s’est fait en étroite collaboration avec, entre autres, Brookhaven National Laboratory, Fermilab, MIT Lincoln Laboratory et Oak Ridge National Laboratory. Au total, neuf laboratoires nationaux américains collaborent, ainsi que dix-sept constructeurs de matériel quantique et cinq fournisseurs de systèmes d’exploitation pour ordinateurs quantiques. La solution bénéficie ainsi d’un soutien relativement large dès le départ.
