Les DSI belges considèrent l’IA et les données comme une priorité absolue, mais s’inquiètent également de la dépendance vis-à-vis des fournisseurs de services non européens.
L’intégration de l’IA dans l’environnement informatique est une priorité absolue pour les DSI belges, comme le révèle l’enquête annuelle de Beltug, le réseau des leaders numériques. Parallèlement, les DSI s’inquiètent davantage de la dépendance vis-à-vis des fournisseurs de services non européens, sous l’influence de la situation géopolitique. La souveraineté des données s’impose et la cybersécurité reste une valeur sûre dans la liste des priorités, à laquelle ont participé plus de 400 DSI belges.
L’IA domine, mais soulève des questions
Il ressort de l’enquête de l’année dernière que l’IA figurait en bonne place dans la liste des priorités du Priorities Compass de Beltug. Cette année encore, l’IA figure en tête de la liste des priorités. C’est toutefois la première fois que trois thèmes liés à l’IA apparaissent dans le top 10.

Pourtant, cette progression de l’IA s’accompagne également de préoccupations supplémentaires : la sécurité, la confidentialité, la législation sur l’IA à venir et l’utilisation de grands modèles linguistiques (LLM). La manière dont les organisations gèrent les données et la façon dont elles les utilisent avec l’IA ne fait donc que gagner en pertinence.
« Une plus grande attention est accordée à la distinction entre les données sensibles et les données moins sensibles. Qui peut et doit y avoir accès, et qu’en est-il des tiers tels que les fournisseurs de services ? », déclare Ann Guinée, Communication Manager & Operations Lead de Beltug. « De plus, la question se pose de savoir comment éviter que les modèles d’IA des fournisseurs de cloud soient entraînés sur la base des données de votre entreprise. »
Souveraineté numérique
La dépendance croissante vis-à-vis des entreprises technologiques non européennes et américaines suscite des inquiétudes au niveau de la direction. Selon Beltug, la souveraineté numérique est un sujet qui doit être abordé au sein du conseil d’administration. Les administrateurs doivent pouvoir se pencher sur des questions telles que : où les données sont-elles stockées, qui y a accès et comment les risques sont-ils limités ?
Danielle Jacobs, CEO de Beltug : « Le conseil d’administration est responsable de la gestion des risques, de la stratégie, des finances et de l’image d’une organisation. Dans chacun de ces domaines, la numérisation change la donne. Cela signifie que les administrateurs devront plus souvent se pencher sur l’impact (potentiel) de la numérisation. L’IA, la gestion des données, la dépendance vis-à-vis des grands fournisseurs informatiques et la cybersécurité ne peuvent plus être ignorées par le conseil d’administration. Celui-ci doit bien entendu disposer des connaissances nécessaires en la matière. »
De plus en plus d’acteurs misent donc sur cette préoccupation numérique. Ainsi, SAP a récemment étendu son offre de souveraineté numérique en Europe. Les acteurs locaux sont également de plus en plus mis en avant.
La cybersécurité toujours une priorité absolue
La cybersécurité reste une valeur sûre dans la liste des priorités, tout comme l’année dernière. L’introduction de la directive européenne NIS2, qui impose des exigences plus strictes en matière de sécurité numérique dans différents secteurs, oblige les organisations à revoir leur approche.
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La gestion des fournisseurs et la conformité gagnent également en importance, notamment en raison de la législation européenne sur l’IA et l’utilisation des données. Les responsables informatiques veulent des garanties que leurs fournisseurs respectent effectivement les règles. Le besoin de vue d’ensemble et de contrôle sur l’ensemble de la chaîne se fait de plus en plus sentir.
Enfin, Beltug souligne également l’essor des questions éthiques et de la durabilité au sein de la stratégie numérique. Les organisations cherchent des moyens d’évaluer leur fonctionnement informatique à l’aide d’indicateurs de durabilité et de lignes directrices éthiques claires lors de l’utilisation de l’IA.
Selon Beltug, les résultats confirment que la numérisation n’est plus un domaine purement technique. C’est un thème stratégique que les entreprises doivent aborder au niveau de la direction.
