Poursuite d’Avast aux Pays-Bas pour fraude de données d’utilisateurs

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Une organisation de défense des droits civils intente un procès au fournisseur d’antivirus Avast. Pendant des années, l’entreprise a fait circuler les données de millions d’utilisateurs néerlandais auprès d’annonceurs.

L’organisation de défense des droits civils CUIC, liée à Privacy First, a déposé une demande de dommages et intérêts contre Avast. En 2019, le fournisseur tchèque d’antivirus était sous surveillance après qu’il a été révélé qu’entre mai 2015 et janvier 2020, il avait collecté les données de millions d’utilisateurs via son extension de navigateur gratuite et les avait vendues à des annonceurs. Ces données variaient de données générales telles que l’historique web et les recherches à certaines données confidentielles, telles que les visites de sites pornographiques.

Un porte-parole de la CIUC a déclaré au journal néerlandais Algemeen Dagblad qu’il s’agissait d’une « escroquerie à grande échelle ». « C’est le monde à l’envers. On installe un programme antivirus pour protéger son PC et on est victime d’espionnage en retour. C’est un grand scandale. C’est bizarre qu’Avast, une entreprise qui défend la sécurité en ligne, ait abusé de notre confiance de manière aussi collective. »

Mille euros par utilisateur

En 2020, Avast a été racheté. À l’époque, l’acquéreur Gen Digital a promis d’arrêter immédiatement le commerce de données et s’est excusé publiquement pour la mauvaise conduite de sa filiale. Les discussions entre la direction et la CUIC n’ont toutefois pas été fructueuses. Avec cette première plainte de masse, l’organisation néerlandaise souhaite exprimer clairement son point de vue. La CUIC demandera une indemnisation de 800 à 1 100 euros pour chaque Néerlandais piégé.

On ignore encore la taille des transactions d’Avast au moment du pic d’activité. Les transactions ont été effectuées par l’intermédiaire d’une filiale appelée Jumpshoot. Cette petite société a déclaré avoir des données uniques provenant de 100 millions d’appareils en 2018. Le logiciel antivirus d’Avast était installé sur plus de quatre cents millions d’appareils. Les Néerlandais qui ont utilisé l’antivirus entre 2015 et 2020 peuvent réclamer des dommages-intérêts sur le site web de la CUIC.

Gratuit, mais pas toujours gratuit

On verra si des poursuites seront également lancées dans d’autres pays. Ce scandale nous rappelle une fois de plus une leçon très importante : les logiciels gratuits sont rarement vraiment gratuits. Si on ne paie pas avec de l’argent, on paie très probablement avec ses données. Rien n’est jamais gratuit dans la vie.

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