Le Royaume-Uni, par le biais d’une ordonnance secrète, a ordonné à Apple de compromettre la sécurité totale de ses appareils dans le monde entier. Les États-Unis s’érigent en champions de la protection de la vie privée par intérêt personnel.
Depuis de nombreuses années, le Royaume-Uni mène une vendetta contre la vie privée des citoyens, prétendument au nom de la sécurité. Le Washington Post a découvert que le pays a émis un ordre secret à cet effet à Apple pour qu’elle compromette la sécurité de ses appareils. Les États-Unis s’insurgent.
Le mandat secret est basé sur l’Investigatory Powers Act de 2016, en vertu duquel le gouvernement britannique revendique le droit d’exiger des entreprises qu’elles coopèrent lorsqu’il souhaite collecter certaines preuves. Le gouvernement utilise désormais cette loi pour exiger d’Apple qu’elle intègre une porte dérobée dans son système de protection avancée des données. Lorsque les utilisateurs activent cette fonctionnalité, leur téléphone est crypté de manière sécurisée.
Bien que le Royaume-Uni invoque la sécurité pour justifier son injonction, une porte dérobée serait tout simplement pernicieuse pour la vie privée et la sécurité dans le monde entier. Si Apple concède, un bogue délibéré est créé dans un premier temps, qui est ensuite supposé n’être accessible qu’au gouvernement britannique. Une conséquence très logique serait que d’autres pays demandent l’accès à cette porte dérobée pour les mêmes raisons.
Journée portes ouvertes pour tous
Plusieurs pays de l’UE(dont la Belgique) ne seraient que trop heureux de prendre le train en marche, mais la Chine aussi. Si la porte dérobée existe, elle peut aussi être utilisée secrètement à d’autres fins, comme l’espionnage. Enfin, les agences gouvernementales ont déjà démontré leur incapacité à protéger en permanence les cyber-secrets. Tôt ou tard, des informations sur la porte dérobée seront certainement divulguées à d’autres pays (pensez aux alliés de la Chine comme la Russie) ou à des organisations criminelles.
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Les États-Unis savent à quel point cette crainte est réelle. Après tout, plusieurs ministères et fonctionnaires ont été victimes de l’espionnage chinois au cours des dernières années. En Europe, la Chine surveillait, mais la leçon semble moins vite apprise.
Les États-Unis s’opposent
Le Washington Post note maintenant que les États-Unis ne sont pas servis par les plans du Royaume-Uni. Tulsi Gabbard est la nouvelle responsable des services de sécurité aux États-Unis et n’est pas exempte de tout reproche en raison de sa sympathie pour Poutine en Russie et pour l’ancien dictateur Assad en Syrie, entre autres. Cependant, Gabbard n’est pas à l’aise avec le fait que d’autres pays puissent surveiller les appareils des Américains. Elle a immédiatement menacé de répercussions, y compris le partage de renseignements, si le Royaume-Uni ne faisait pas marche arrière.
Le statut de la demande adressée à Apple n’est pas clair pour l’instant. En vertu du droit britannique, Apple n’est pas autorisé à répondre publiquement à l’injonction.