Synology DP320 ActiveProtect review : Focus laser sur les sauvegardes

Synology DP320 ActiveProtect review : Focus laser sur les sauvegardes

Le Synology DP320 est un appareil avec une mission : effectuer des sauvegardes sûres et simples d’ordinateurs et de serveurs au sein d’une petite entreprise ou d’une équipe modeste, avec un encadrement très professionnel.

L’orientation de Synology évolue de plus en plus du marché prosommateur vers le segment professionnel, et peu d’appareils illustrent mieux cette tendance que le DP320. Cet appareil ressemble à un NAS d’entrée de gamme à 2 baies, mais est en réalité une station de sauvegarde professionnelle exclusivement destinée aux utilisateurs professionnels.

Uniquement via des distributeurs professionnels

Cela devient évident dès que vous envisagez d’acheter le Synology DP320. Contrairement aux NAS du fabricant taïwanais, vous ne trouverez pas ce petit serveur de stockage dans un magasin d’électronique (ou une boutique en ligne) orienté grand public. Seuls les partenaires et les revendeurs professionnels commercialisent cet appareil de sauvegarde.

lire aussi

Synology ActiveProtect disponible : matériel et logiciel axés sur les sauvegardes

Le Synology DP320 est le plus petit membre de la nouvelle gamme ActiveProtect du fabricant. Les autres appareils, dont le DP4700, sont présentés dans un boîtier de serveur plus classique et s’installent en rack. Le DP320 est actuellement le seul modèle de bureau de la série et peut donc se ranger dans une armoire.

Solution complète

Synology souhaite vendre une solution complète et propose donc le DP320 exclusivement avec ses propres disques durs. L’appareil à 2 baies est livré avec deux disques HAT3310 fabriqués par Seagate, mais équipés du firmware et de la marque Synology. La capacité de chaque disque est de 8 To. Le Synology DP320 place ces disques dans une configuration RAID-1 avec une redondance d’un disque, offrant un total de 8 To d’espace utilisable.

Synology opte pour une approche globale où le matériel et les logiciels sont parfaitement adaptés l’un à l’autre. Cela signifie que vous êtes limité aux disques de Synology. Synology justifie cette limitation en affirmant que le contrôle total des disques et de l’appareil permet un meilleur support. Il y a du vrai là-dedans, même si cette limitation semble aussi un peu artificielle.

Mise en service rapide

L’installation du Synology DP320 n’est pas difficile, mais nécessite un peu plus de connaissances techniques que la mise en service d’un NAS Synology. Il y a cependant beaucoup de similitudes. Par exemple, vous pouvez insérer très facilement les disques dans l’appareil grâce à un système de clic.

Le NAS se connecte via deux ports RJ45, dont l’un est réservé à l’administration. Les ports sont clairement étiquetés. Une fois connecté au réseau, vous accédez à l’assistant d’installation en tapant activeprotect:5000.

Problèmes de jeunesse

La configuration initiale se déroule automatiquement et après environ cinq minutes, le DP320 est prêt à l’emploi. À ce moment, nous sommes cependant éjectés de l’interface et devons naviguer manuellement vers l’appareil en cherchant l’adresse IP. Ce n’est pas difficile, mais cela nécessite tout de même une certaine affinité avec la gestion informatique.

Cette tendance se poursuit pendant le reste de la configuration, où nous pouvons définir le port d’administration et configurer la segmentation réseau. C’est pratique et sécurisé. Avant que notre initialisation soit complètement terminée, nous devons encore une fois naviguer manuellement vers l’interface car elle se bloque. La gamme ActiveProtect étant encore très récente, nous mettons cela sur le compte des problèmes de jeunesse.

Deux interfaces

Après la configuration, le Synology DS320 présente deux visages. Via le port 443, nous accédons à l’ActiveProtect Manager. Il s’agit d’une interface web avec un seul objectif : gérer les sauvegardes.

Tableau de bord Synology DP320 ActiveProtect

Si vous souhaitez gérer l’appareil lui-même, vous naviguez vers le port 5001 sur la même adresse IP. Derrière ce port se cache une interface qui ressemble beaucoup au logiciel DiskStation Manager (DSM) pour les appareils NAS. Ceux qui sont familiers avec Synology se sentiront immédiatement à l’aise dans le Panneau de configuration et la Gestion du stockage.

Logiciel personnalisé puissant

La vraie magie du Synology DP320 réside dans l’ActiveProtect Manager. Vous pouvez y créer et configurer des sauvegardes immédiatement. Pour sécuriser les PC d’une organisation, vous pouvez très facilement télécharger un agent via le portail et le connecter en toute sécurité à l’appareil à l’aide d’une clé de connexion.

Les sauvegardes de Microsoft 365 sont également intégrées, bien que vous ayez évidemment besoin de droits d’administrateur sur les comptes Microsoft pour les configurer. Vous pouvez également sauvegarder des machines virtuelles et des serveurs physiques, bien que cet appareil à 2 baies avec sa capacité de 8 To et ses ports RJ45 de 1 Go ne soit pas le choix idéal pour sécuriser un demi-datacenter.

Si vous possédez un NAS Synology, vous pouvez très facilement sauvegarder son contenu sur le Synology DP320. La synergie entre les deux solutions est importante. Il nous faut à peine un quart d’heure pour créer des tâches de sauvegarde pour les premiers PC et quelques dossiers de notre NAS de test.

Fonctions avancées et vue d’ensemble

Ensuite, nous pouvons explorer plus en profondeur l’ActiveProtect Manager. Synology permet une gestion très détaillée. Ainsi, pour chaque tâche de sauvegarde, vous pouvez examiner les modalités, bloquer certaines adresses IP, ajuster la bande passante disponible et configurer un serveur de failover. De plus, les administrateurs peuvent créer des utilisateurs et connecter le DP320 à un domaine/LDAP. L’appareil peut également servir de nœud dans un environnement de sauvegarde plus complexe avec plusieurs appareils sur différents sites.

Sur l’écran principal, vous pouvez voir immédiatement comment se portent les sauvegardes. D’un seul coup d’œil, vous pouvez voir si tout s’est déroulé comme prévu et, dans le cas contraire, quelles tâches nécessitent votre attention. Vous pouvez également y surveiller l’utilisation du stockage du serveur et son évolution.

(Auto)récupération

Pas de sauvegarde sans récupération, et Synology prévoit également des options dans ce domaine. Via adresse_du_serveur/portal, vous accédez à une page de récupération. Ici, en mode auto-récupération, vous pouvez parcourir les sauvegardes et télécharger intégralement des fichiers et des dossiers. Les administrateurs ont accès à toutes les données de sauvegarde, mais peuvent également donner aux utilisateurs individuels les droits nécessaires pour parcourir eux-mêmes les sauvegardes de leurs propres appareils.

Cette fonction est utile pour retrouver d’anciennes versions de fichiers ou restaurer des dossiers supprimés par erreur, sans qu’un spécialiste IT ne soit nécessaire. Parfois, les problèmes sont plus graves et vous devez restaurer un appareil entier.

Synology fournit les outils nécessaires pour restaurer complètement des machines Windows, Mac et Linux à partir des sauvegardes du DP320. Pour cela, vous devez créer un support de récupération. Synology offre un accès rapide aux fichiers nécessaires et à la documentation pour le faire.

Le prix de la spécialisation

Le Synology DP320 dispose de tout ce qu’il faut pour servir d’appareil de sauvegarde spécialisé sur site. L’accent mis sur les sauvegardes via le logiciel ActiveProtect est une grande valeur ajoutée. Le logiciel est suffisamment facile d’accès pour que les responsables IT ayant des connaissances de base puissent l’utiliser, mais en même temps assez complet pour que l’appareil puisse trouver sa place dans une infrastructure de sauvegarde avancée avec plusieurs serveurs sur plusieurs sites.

Vous devez toutefois vous demander si vous avez besoin de cette focalisation spécialisée sur la sauvegarde. Dans un contexte plus simple, la valeur ajoutée par rapport à un NAS avec logiciel de sauvegarde n’est pas si importante. Dans l’environnement d’un petit bureau, vous pouvez développer une protection similaire des ordinateurs de l’entreprise avec un NAS DiskStation classique et avoir accès à des fonctionnalités supplémentaires.

Même si vous choisissez un NAS double baie de Synology, vous vous en sortez beaucoup moins cher avec un NAS (787,63 euros HT avec Synology DS723+ et deux disques Seagate IronWolf Pro de 8 To, contre 1 616 euros HT pour le Synology DP320). De plus, vous pouvez faire davantage avec un véritable NAS.

Focus laser comme atout

Synology considère cependant la spécialisation du SP320 comme un atout. Lorsque vous voulez vraiment une solution de sauvegarde dédiée, avec un contrôle avancé des utilisateurs, un portail de récupération spécial, un tableau de bord et la possibilité de construire un cluster de sauvegarde, la valeur ajoutée de cet appareil devient vraiment évidente.

Avec le DP320, Synology veut exploiter une niche importante. Et cela fonctionne : cet appareil fait exactement ce que Synology annonce, et ce d’une manière fiable et claire. Un appareil conçu sur mesure pour les sauvegardes, cela a du sens. L’objectif principal de ce serveur double baie semble être de fonctionner au sein d’un cluster de machines Synology-DP, où l’accent mis précisément sur la sauvegarde prend tout son sens.

Il est dommage que Synology ne propose pas cet appareil plus librement via plusieurs canaux, et sans ses propres disques. Dans un contexte PME avec une informatique DIY, le DP320 pourrait selon nous très bien trouver sa place.

Testé : Synology DP320 avec 2x 8 To HAT3310 – 1 616 euros HT.

.pours

  • Logiciel de sauvegarde puissant
  • Sauvegarde de serveurs, VM, ordinateurs et cloud
  • Portail d’auto-récupération
  • Tableau de bord pratique
  • Adapté pour un cluster de sauvegarde avancé
  • Système d’exploitation adapté aux sauvegardes

.contres

  • Pas de libre choix des disques durs
  • Trop inaccessible pour les petits environnements, malgré un format approprié
  • Plus cher qu’un NAS avec des capacités plus générales