Où est-il préférable de placer vos données : dans le cloud ou toujours dans vos locaux ? En fait, ce n’est pas la question principale pour ceux qui veulent tirer parti de leurs données. Même la plateforme de données que vous choisissez ne joue pas un rôle si important. Mais vous avez tout de même intérêt à la choisir correctement.
Vous ne pouvez pas tirer de la valeur de vos données si vous ne les contrôlez pas. Cela implique un choix : optez-vous pour des données sur site ou pour le cloud? « En principe, vous pouvez faire les deux », note Christophe Robyns, Managing Partner chez Agilytic. Il s’assoit autour de la table avec Mathias Coopmans, Cloud and Architecture Lead chez SAS, Ziad A Fayad, Data Cloud Specialist Lead chez Salesforce et Thijs Paepen, Account Manager chez Ctac. Ensemble, les experts discutent du rôle des données au sein des entreprises, de leur gestion et de la manière de les exploiter pour obtenir de la valeur.
Important et non pertinent
La question de savoir s’il s’agit d’un système sur site ou d’un système en cloud est très importante dans ce contexte, mais elle ne l’est pas du tout. « En fait, l’endroit où résident vos données n’a pas d’importance », explique M. Coopmans. « Il y a des raisons technologiques et financières qui entrent en jeu, et les exigences liées à la réglementation orientent également la discussion. Quel que soit le résultat, la technologie qui fonctionne dans le cloud peut également fonctionner sur site.
M. Coopmans ne pense pas que la discussion soit sans importance, mais il estime que le véritable déblocage des données ne commence que lorsque vous commencez à examiner le reste de la pile technologique. Une mise en œuvre correcte de cette dernière garantira de bons résultats, que ce soit sur site ou dans le cloud.
Choix forcé
M. Paepen tient à nuancer quelque peu ce point de vue. « Le choix entre l’informatique sur site et l’informatique dématérialisée dépend en effet des besoins et des contraintes spécifiques d’une organisation, et l’informatique sur site et l’informatique dématérialisée sont toutes deux des options. Il en sera toujours ainsi. Les solutions sur site resteront pertinentes pour des cas spécifiques ».
« Les entreprises ne sont pas littéralement obligées d’aller dans le cloud », poursuit-il. « Mais dans la pratique, vous n’avez pas vraiment le choix. En pratique, si vous voulez utiliser les dernières capacités et fonctionnalités modernes, et profiter de tous les nouveaux avantages, vous devez opter pour le cloud. D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises transfèrent intégralement leurs solutions dans le cloud. Il suffit de regarder SAP. Vous n’êtes pas obligé de migrer avec lui. Mais trouvez aujourd’hui un système ERP conçu exclusivement pour les environnements sur site ».
Exception
« L’informatique dématérialisée est en train de devenir la norme », confirme M. Fayad. « Il sera toujours possible de travailler sur site, mais cela devient de plus en plus l’exception. Une approche hybride est actuellement courante dans l’environnement informatique global des organisations, mais elle ne l’est pas en ce qui concerne la plateforme de données, précise-t-il. « La situation hybride est généralement le résultat d’une migration progressive vers le cloud. Le paysage des données hybrides existe toujours, mais de plus en plus d’entreprises s’orientent vers le cloud. »
Le « on premise » reste toujours possible, mais devient de plus en plus l’exception.
Ziad A Fayad, spécialiste en chef du cloud de données chez Salesforce
Selon les experts présents autour de la table, le choix de l’informatique sur site ou en cloud est dicté par plusieurs facteurs logiques, tels que la réglementation, et parfois par des facteurs moins logiques, tels que la préférence de certaines personnes et de certains départements. L’informatique dématérialisée offre la plus grande flexibilité et les capacités les plus récentes, mais dans la pratique, tout s’enchaîne parfaitement.
Tous les mêmes
La couche suivante, celle de la plate-forme de données, est donc plus importante. Les entreprises ne se demandent souvent plus si une plateforme est dans le clodu ou non, illustre M. Paepen. Elles choisissent les capacités de la plateforme et ne se posent plus la question de savoir si elle est sur site ».
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Choisir n’est pas perdre dans un nuage hybride
Le choix de la bonne plate-forme de données est dicté par les besoins, même si ceux-ci ne sont pas nécessairement purement fonctionnels. « En fait, toutes les grandes plateformes de données peuvent faire 90 % de la même chose », fait remarquer M. Robyns, et le reste de la table acquiesce. « D’autres facteurs sont déterminants. Si, en tant qu’organisation, vous êtes déjà largement impliqué dans l’écosystème Microsoft, une solution au sein d’Azure vous semblera attrayante. Il est très difficile aujourd’hui de trouver des personnes compétentes. En choisissant ce qui leur est familier, les organisations peuvent réutiliser les connaissances qu’elles possèdent déjà.
Copie zéro
« En fin de compte, tous les systèmes sont de toute façon connectés les uns aux autres », rappelle M. Fayad. « Avec le zéro-ETL, ou zéro copie dans le langage courant, les environnements sont bien intégrés les uns aux autres. Ce qui compte avant tout, c’est ce que vous construisez au-dessus de la plateforme de données et la rapidité avec laquelle les gens peuvent l’utiliser. »
Fayad souligne l’importance d’une plateforme proche de l’utilisateur, tandis que Robyns fait remarquer qu’il est en fait possible, avec des API ou d’autres capacités modernes d’intégration de données, de coller à peu près n’importe quoi ensemble. Les fondations doivent être solides, mais ce que vous faites est une priorité.
Quel est le contexte ?
Le débat sur la plateforme de données idéale, sur site ou dans le cloud, est intéressant pour les entreprises technologiques et fait de toute façon partie de la stratégie en matière de données. Toutefois, M. Robyns insiste sur le fait que la base de données ne doit en aucun cas être le point de départ d’une discussion sur l’IA, l’analytique ou tout autre plan visant à extraire de la valeur des données.
Vous ne devez jamais réaliser des projets informatiques pour le plaisir de l’informatique.
Christophe Robyns, associé gérant chez Agilytic
« Vous ne devez jamais réaliser des projets informatiques pour le plaisir de l’informatique », explique-t-il. « Dans chaque conversation, vous devez partir des objectifs de l’entreprise. Quels sont les besoins ? Quel problème voulez-vous résoudre ? » Tous les autres sont d’accord avec lui. « Il est essentiel d’identifier et de comprendre la demande de l’entreprise avant de commencer à collecter et à analyser des données. Ceux qui démarrent des projets sans comprendre clairement le contexte de l’entreprise courent le risque de développer des solutions qui ne correspondent pas aux besoins de l’entreprise ».
Choisir à la marge
Vous pouvez résoudre un objectif commercial en extrayant de la valeur des données. Pour ce faire, ces données doivent se trouver quelque part et vous avez besoin d’une plateforme. Mais les données, les serveurs, les solutions en cloud et les plateformes doivent toujours servir le problème que vous voulez résoudre. À cet égard, le débat sur les solutions sur site ou en cloud est marginal, comme le souligne M. Coopmans. Mais ce que vous déciderez contribuera à déterminer la manière dont vous aborderez les problèmes futurs.
En d’autres termes, il importe peu que vous choisissiez le cloud ou non. Mais par sécurité, choisissez quand même le cloud, si les circonstances le permettent.
Cet éditorial est le deuxième d’une série de trois sur le thème des données et de l’analyse. Cliquez sur notre page thématique pour voir tous les articles de la table ronde, la vidéo et nos partenaires.