L’Allemagne brandit la menace d’une taxe sur les services cloud américains

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Le gouvernement allemand souhaite rendre la pareille à Trump avec une taxe d’importation de dix pour cent sur les services numériques américains. Une mauvaise nouvelle pour Google et Microsoft, et potentiellement aussi pour les particuliers et les entreprises qui les utilisent.

Les droits de douane imposés par Trump ont déjà suscité une vive controverse dans le monde entier. Bien qu’il subsiste une incertitude quant à leur mise en application effective – Trump mène une bataille juridique dans son propre pays – l’Allemagne opte d’ores et déjà pour la contre-attaque. Une taxe sur les services numériques d’origine américaine, affectant directement Microsoft, Google, Facebook et consorts, est selon Reuters à l’étude.

Le ministre de la Culture, Wolfram Weimer, a informé les médias allemands qu’un projet de loi est en cours d’élaboration pour taxer dix pour cent des revenus issus des services numériques. Il accuse en outre les géants technologiques américains d’« évasion fiscale astucieuse ». « Ces entreprises génèrent des milliards en Allemagne, mais elles restituent bien trop peu à la société », aurait déclaré Weimer dans une interview accordée au magazine allemand Stern.

De l’huile sur le feu

L’Allemagne ne serait pas le premier pays à lancer une offensive fiscale contre les géants de la technologie. Au sein de l’Union européenne, la France et l’Espagne ont déjà introduit des taxes similaires. La mesure que l’Allemagne souhaite mettre en place risque cependant de jeter de l’huile sur le feu de Trump. Le président a déjà menacé que les pays imposant des taxes aux entreprises américaines ne devraient pas compter sur sa clémence.

Il reste à voir quelles seront les conséquences potentielles d’une taxe sur les services numériques américains pour les utilisateurs finaux. Les entreprises elles-mêmes se tiennent pour l’instant en retrait. D’éventuelles taxes pourraient être répercutées sur les utilisateurs finaux, qui pourraient donc également être confrontés à des augmentations des prix d’abonnement.

En ces temps géopolitiques tumultueux, la souveraineté numérique occupe une place de plus en plus centrale. L’Union européenne prend conscience de sa dépendance excessive à l’égard de la technologie américaine, et ce sentiment semble également gagner progressivement le monde des affaires. Les fournisseurs de services cloud tentent d’apaiser ces inquiétudes avec des promesses de souveraineté des données et de confidentialité, mais les experts demeurent sceptiques à cet égard. L’idée que le cloud américain puisse un jour devenir illégal dans l’UE n’est pas aussi farfelue qu’elle pourrait le paraître.

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