Broadcom augmente le nombre minimum de cœurs pour une licence VMware de plus d’un facteur quatre et introduit de nouvelles pénalités pour les clients qui ne paient pas rapidement. Cette démarche s’inscrit dans la lignée des mesures précédentes visant à évincer les clients de moindre envergure.
Broadcom capitalise davantage sur sa position dominante sur le marché en ajustant les exigences de licence pour les produits VMware. Le nombre minimum de cœurs pour lesquels une licence est disponible passe de seize à soixante-douze. C’est ce qu’a appris The Register après avoir pu consulter un courriel du distributeur Arrow adressé à des partenaires français.
À partir du dix avril, VMware facturera à un client possédant un seul serveur avec, par exemple, huit cœurs, une licence pour soixante-douze cœurs. Les clients existants doivent tenir compte de cet ajustement. Il est probable que cette modification affecte les entreprises du monde entier, mais une communication officielle de Broadcom et VMware est pour l’instant absente.
Ceux qui doutent de la mesure dans laquelle un renouvellement dans ces conditions est souhaitable (ou même financièrement viable) se voient accorder l’inverse d’une marge de manœuvre. Broadcom va imposer rétroactivement aux clients des pénalités de vingt pour cent sur le prix de la première année d’abonnement lorsque les renouvellements ne sont pas effectués dans les délais. Arrow conseille aux clients de vérifier le plus rapidement possible le statut de leurs environnements VMware.
Pas d’alternative
L’ajustement des conditions est douloureux pour les clients de moindre envergure, mais ne devrait pas surprendre. Pratiquement l’ensemble du secteur technologique avait mis en garde contre de telles pratiques lors de la proposition d’acquisition de VMware par Broadcom. Broadcom n’est pas intéressé par les petites ou moyennes entités et ne souhaite servir que les plus grandes entreprises du monde. Immédiatement après l’acquisition, l’entreprise a restructuré son offre en vue de servir ces clients, au détriment des entités plus modestes.
Bien que les petites entreprises du monde entier soient liées à VMware avec une infrastructure qu’elles ne peuvent pas migrer aisément, l’acquisition a pu se poursuivre sans conditions de protection. Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Des organisations ont vu leurs coûts de licence doubler et des factures augmenter même d’un facteur dix, avant même cet ajustement récent. Les associations d’intérêts belges et européennes ont déjà dénoncé ces pratiques sans succès. Les termes exploitation, mépris et brutalité ont été évoqués à cet égard.
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Broadcom poursuit sa vendetta contre les petits clients avec une nouvelle augmentation des prix
Avec cette nouvelle augmentation des licences, Broadcom poursuit sa lutte contre les clients VMware de moindre envergure. Il convient de noter que la définition de ‘petit’ est large. Le fournisseur de cloud européen Anexia, par exemple, a vu son coût de licence augmenter de 500 pour cent et a réussi à migrer 12 000 machines virtuelles.
Des marges plus élevées au détriment des petits clients
Les clients qui le peuvent fuient. Les parties qui ne peuvent pas migrer sont involontairement liées à des factures beaucoup plus élevées. Seules les très grandes entités bénéficient de la nouvelle offre, elles restent donc. Le résultat est évidemment un exode laborieux d’entreprises pressurées vers des alternatives, entraînant une légère baisse du chiffre d’affaires de VMware. En contrepartie, les coûts de VMware sous Broadcom diminuent plus rapidement en raison de la concentration exclusive sur le haut du marché. Les marges augmentent donc, ce qui réjouit les actionnaires.
La nouvelle augmentation des licences pour les petits abonnements et les pénalités associées pour les renouvellements tardifs s’inscrivent parfaitement dans cette logique. Les petites entreprises suffoquent sous les factures, mais Broadcom préfère les perdre comme clients plutôt que les conserver. Tant que les marges augmentent et que les actionnaires sont satisfaits, Broadcom poursuit sa stratégie.