Travailler dans l’informatique s’accompagne de nombreux défis. D’une part, l’équilibre travail-vie personnelle n’est pas toujours optimal, d’autre part, il existe une pénurie de talents, en partie alimentée par un manque d’égalité des genres et de diversité.
Le secteur informatique est confronté à des défis en matière d’emploi qui vont au-delà de la seule pénurie de talents. C’est ce qui ressort de l’enquête Tech Workplace and Culture d’Isaca, menée auprès de 7 726 répondants dans le monde entier. 71 pour cent des personnes interrogées se sont identifiées comme des hommes, 26 pour cent comme des femmes.
Manque de diversité
Cette disproportion souligne immédiatement un premier point sensible. En ce qui concerne l’égalité des genres et la diversité, le secteur est encore déficient. L’informatique est toujours perçue comme un secteur masculin selon 42 pour cent des femmes et 26 pour cent des hommes. Les modèles masculins dominent (selon 43 pour cent des femmes et 21 pour cent des hommes), et l’écart salarial reste un problème (42 pour cent des femmes contre 15 pour cent des hommes). Les chiffres montrent également que les hommes sous-estiment les problèmes par rapport aux femmes qui doivent y faire face.
27 pour cent des femmes perçoivent effectivement les préjugés de genre comme un obstacle dans l’informatique, contre quatre pour cent des hommes. 36 pour cent des femmes ont fait l’expérience de la discrimination de genre sur le lieu de travail, contre neuf pour cent des hommes. Le problème est donc toujours bien réel. Dans la recherche d’une main-d’œuvre plus qualifiée, il semble donc essentiel de rendre le secteur informatique plus attrayant pour les femmes et d’éliminer en priorité les inégalités.
Stress et longues heures
Il existe d’autres problèmes qui rendent une carrière dans l’informatique moins attrayante. Le stress est omniprésent et les burnouts sont à craindre. Les répondants citent les raisons suivantes :
- Charge de travail élevée (54%)
- Longues heures (43%)
- Délais serrés (41%)
- Manque de ressources et de soutien (41%)
- Manque de reconnaissance (38%)
On pourrait presque penser qu’il n’y a aucun avantage à travailler dans l’informatique, mais ce n’est évidemment pas le cas. La résolution de problèmes (45%), l’apprentissage continu (41%) et la sécurité de l’emploi (38%) apparaissent comme les principales raisons de faire carrière dans l’informatique.
Le salaire n’est pas une motivation première
Seuls dix-huit pour cent indiquent que l’équilibre travail-vie personnelle est une motivation pour travailler (ou continuer à travailler) dans l’informatique. Cet équilibre est cependant important lorsqu’il s’agit de changer d’emploi informatique entre différentes entreprises. Dans ce cas, l’équilibre travail-vie personnelle est justement la principale motivation pour rester (41%), suivi des options de travail hybride (40%) et de l’intérêt du travail (36%). Fait notable : le salaire joue un rôle, mais n’arrive qu’en cinquième position (34%) après le besoin de tâches intéressantes (36%).
En outre, le rapport révèle que les répondants sont intéressés par des formations et du mentorat. 63 pour cent souhaitent un mentor, seuls 22 pour cent en ont un. Ici aussi, l’équilibre entre hommes et femmes est déséquilibré ; les hommes sont plus souvent mentors, les femmes mentorées.
Investir dans la diversité et la formation
Les entreprises qui souhaitent attirer et retenir les professionnels de l’informatique feraient bien d’investir dans la diversité et un bon équilibre travail-vie personnelle. La diversité attirera davantage de talents féminins, un meilleur équilibre garantira que le personnel reste et ne cherche pas son bonheur ailleurs. De plus, les formations et le soutien jouent un rôle important dans la satisfaction des employés.