De plus en plus d’entreprises constatent la fusion des rôles de CIO et CTO, tandis que l’impact stratégique des deux fonctions augmente. C’est ce qui ressort d’une étude européenne menée par le cabinet de recrutement Robert Half.
Sept dirigeants d’entreprises européennes sur dix s’attendent à ce que l’influence des CIO et CTO augmente au niveau stratégique. En même temps, de nombreux répondants indiquent que les frontières entre ces deux fonctions s’estompent. « On le voit déjà, particulièrement dans les PME ou les start-ups », déclare Jan Vandenbussche, Directeur Régional chez Robert Half. Ce n’est pas illogique, étant donné que les petites entreprises disposent rarement d’une équipe informatique interne importante, et encore moins d’une équipe de direction étendue pour occuper ces deux rôles séparément.
Les fonctions hybrides gagnent du terrain
Autrefois, les CIO « s » étaient principalement responsables de l’IT interne et de l’efficacité opérationnelle. Aujourd’hui, comme les CTOs, ils sont impliqués dans la transformation digitale, l’intégration de l’IA et la prise de décisions éthiques concernant la technologie. Dans les organisations plus petites, cela conduit plus souvent à un rôle combiné unique qui assume les deux responsabilités.
Selon Robert Half, une fonction hybride peut être une solution à la pénurie de profils adaptés. En particulier dans les petites entreprises, il n’y a souvent pas assez de budget ou de besoin pour maintenir deux fonctions distinctes.
Dans les grandes entreprises, on voit émerger de nouveaux profils comme le Chief Technology Transformation Officer (CTRO), qui se concentre sur le développement et la mise en œuvre de stratégies technologiques. 75 % des managers de niveau C interrogés pensent que ce nouveau rôle occupera une place importante dans la salle de conseil d’ici dix ans.
Le leadership numérique consiste à construire des ponts
La recherche de CIO, CTO (ou CTRO) possédant la bonne combinaison de connaissances techniques, de vision et de qualités de leadership devient un défi majeur. La connaissance des technologies comme le quantique, la blockchain et l’IA ne suffit plus. Les leaders numériques doivent également pouvoir faire des choix éthiquement fondés, gérer les données de manière transparente et lutter activement contre les biais dans les systèmes d’IA.
Le recrutement externe seul ne suffit plus, selon Robert Half. Les entreprises devront développer les talents en interne via la formation, le mentorat et les parcours d’évolution. L’apprentissage tout au long de la vie devient essentiel pour préparer les futurs leaders numériques à des rôles stratégiques.
Selon une étude complémentaire menée en collaboration avec la KU Leuven, le CIO ou CTO du futur doit non seulement comprendre la technologie, mais aussi construire des ponts entre les départements, accompagner le changement et stimuler une culture d’apprentissage. Le leader numérique de demain combine expertise technique, vision commerciale, leadership et conscience éthique.