Dans les semaines à venir, Meta sera jugée dans une affaire antitrust qui pourrait avoir de lourdes conséquences : il est possible que Meta doive vendre Instagram et WhatsApp.
Le procès contre Meta a débuté lundi au tribunal de Washington. Dans les semaines à venir, l’entreprise devra rendre des comptes sur l’empire des médias sociaux qu’elle a construit au cours de la dernière décennie. L’empereur de cet empire, Mark Zuckerberg, témoignera, ainsi que le cofondateur d’Instagram, Kevin Systrom, entre autres.
Meta est aujourd’hui l’une des plus grandes entreprises de médias sociaux au monde. Avec Facebook, Instagram et WhatsApp, elle contrôle trois des plateformes les plus populaires. Le plaignant, la FTC, le ministère fédéral américain de la protection des consommateurs, estime que Zuckerberg a construit un monopole qui doit être démantelé.
Si vous ne pouvez pas les vaincre, achetez-les
Instagram et WhatsApp étaient autrefois des plateformes indépendantes et prometteuses. Meta a acheté Instagram en 2012, alors encore sous son nom original Facebook, pour environ un milliard de dollars, et deux ans plus tard, WhatsApp a suivi pour 19 milliards de dollars. Rétrospectivement, c’était une bonne affaire, car les deux plateformes vaudraient aujourd’hui un multiple de ces sommes.
Selon la FTC, Meta a étouffé dans l’œuf la concurrence potentielle de Facebook en les rachetant. En conséquence, l’empire Meta n’a aujourd’hui pas d’égal : ensemble, les trois plateformes totalisent plus de cinq milliards de comptes actifs. La moitié de la population mondiale utilise donc Facebook, Instagram ou WhatsApp. Les acteurs plus petits n’ont plus la possibilité de concurrencer dans le secteur des médias sociaux.
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Dans la vitrine
Pour rétablir l’équité du terrain de jeu, la FTC propose une série de mesures. La proposition la plus extrême est de forcer Meta à revendre Instagram et WhatsApp. L’entreprise n’acceptera certainement pas cela. Elle fait référence à la forte concurrence de TikTok pour démontrer que l’empire n’est pas intouchable. Le gouvernement américain a tenté, jusqu’à présent avec un succès limité, d’enrayer la progression de TikTok.
Le procès contre Meta clarifiera l’orientation que prend l’administration Trump en matière d’antitrust. Malgré le rapprochement ouvert des PDG de la tech avec les nouveaux détenteurs du pouvoir, le vent ne semble pas favorable aux Big Tech. Google est également mis sous pression, avec une vente forcée du navigateur Chrome comme issue possible.