L’OpenAI modifie la façon dont ChatGPT traite les sujets « controversés ». ChatGPT pourra ainsi s’exprimer plus librement sur des sujets sur lesquels il devait auparavant rester silencieux.
OpenAI a ajouté une nouvelle section à la Model Spec dans laquelle l’entreprise explique comment elle entraîne ses modèles. L’entreprise explique les changements dans un blog afin que vous n’ayez pas à chercher dans les 187 pages du document. ChatGPT bénéficie d’une « liberté intellectuelle » totale de la part d’OpenAI, ce qui lui permet « d’explorer, de débattre et de créer sans restrictions arbitraires ».
Plus précisément, le ChatGPT n’hésitera plus à répondre à n’importe quelle question ou à n’importe quel sujet. Les versions précédentes du chatbot avaient pour instruction de ne pas répondre aux questions à caractère politique. Il s’agissait d’éviter que le chatbot ne favorise certaines opinions ou qu’il n’aille jusqu’à donner des réponses scabreuses.
Neutre
Ce n’est pas que le ChatGPT ait maintenant un laissez-passer pour dire n’importe quoi. OpenAI veut garantir la neutralité de son chatbot. Ainsi, ChatGPT discutera de multiples perspectives sur un sujet sans prendre position, y compris sur des sujets sensibles. OpenAI souhaite que ChatGPT affirme son « amour pour l’humanité » en général et fournisse ensuite un contexte pour toute opinion.
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L’entreprise est consciente que tout le monde ne sera pas d’accord avec ChatGPT. « Ce principe peut être controversé, car ChatGPT reste neutre sur des sujets que certains considèrent comme moralement répréhensibles ou offensants. Cependant, le but d’un assistant IA est d’aider l’humanité, pas de la façonner », écrit OpenAI dans le document.
Certaines restrictions demeurent. Par exemple, ChatGPT ne fera pas de déclarations offensantes, ne participera pas à des activités criminelles et ne luttera pas contre la désinformation. Toutefois, ces restrictions ne sont pas infaillibles, comme l’ont déjà montré les recherches.
La main qui vous nourrit
OpenAI suit une tendance dans le secteur technologique américain où la liberté d’expression est interprétée de manière très large. Zuckerberg, le patron de Meta, a récemment décidé de mettre fin à la vérification des faits et X n’est pas non plus un modèle de modération. L’Europe, avec la DSA, tente encore de maintenir les plateformes dans une certaine ligne, mais aux États-Unis, tout peut être dit, y compris des faits complètement inventés et des discours de haine.
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Des conversationnistes de droite ont accusé les entreprises d’IA d’avoir des modèles trop « gauchistes » parce qu’ils ne répondent pas à certaines questions ou n’émettent pas d’opinions extrêmes. La partialité est davantage une conséquence de ce que l’on peut trouver sur l’internet qu’une « censure » délibérée de leurs modèles par les entreprises technologiques. Même Elon Musk, figure de proue du conversationnisme de droite dans le monde de la technologie, a du mal à éviter de donner des réponses « politiquement correctes » à ses modèles Grok.
OpenAI nie avoir été influencée par la politique en prenant cette mesure, mais il est toujours préférable de ne pas mordre la main qui vous nourrit. L’entreprise est l’un des porteurs du projet Stargate du gouvernement américain. Alors mieux vaut être en règle avec Donald Trump.