Par le biais d’une pétition, les développeurs espèrent empêcher Google de poursuivre son projet visant à obtenir le contrôle total sur les applications que vous pouvez installer sur Android, y compris en dehors du Play Store.
Les développeurs souhaitent empêcher, via une pétition, Google de poursuivre son projet de restriction de l’installation d’applications en dehors du Play Store. La pétition s’intitule
Contrôle total via l’enregistrement
En août, il a été révélé que Google utiliserait son pouvoir sur l’écosystème Android en introduisant une obligation d’enregistrement pour tous les développeurs d’applications Android. Google ne cible pas les applications qu’il distribue via le Play Store, car celles-ci sont déjà soumises à des obligations. Google veut maintenant rendre impossible l’installation d’APK, sauf si ceux-ci sont liés à des développeurs identifiables.
L’enregistrement doit bien sûr se faire auprès de Google. Quiconque souhaite créer un APK Android doit s’identifier, partager ses données d’identité, accepter les conditions de Google et payer 25 dollars.
Si Google peut poursuivre ce plan, il acquerra essentiellement le contrôle total sur ce que les utilisateurs peuvent ou ne peuvent pas installer sur les smartphones Android certifiés. Dans la pratique, cela concerne tous les téléphones Android disponibles sur notre marché.
Au nom de la sécurité
Google affirme vouloir ainsi garantir la sécurité du système d’exploitation, mais ce raisonnement est problématique. Tout d’abord, Google ne peut déjà pas garantir complètement la sécurité des applications au sein de son propre Play Store. Ensuite, ce n’est pas la responsabilité de Google de s’immiscer dans les logiciels que les utilisateurs souhaitent installer sur leur appareil. Si cela s’avère être un malware, la faute incombe exclusivement à l’utilisateur. Enfin, rien n’indique que Google exclura les malwares via le système d’enregistrement, même si la probabilité que le nombre d’APK malveillants diminue est élevée.
Selon les initiateurs de la pétition, les inconvénients évidents sont plus importants que les avantages potentiels : Google, en tant qu’entreprise américaine, s’arroge le rôle exclusif d’approuver les applications des développeurs. Si Google désigne un développeur comme malveillant sous la pression externe, par exemple des gouvernements américain ou chinois, il deviendra impossible d’installer (ou de sideloader) une application de ce développeur.
Arguments
Le mouvement Keep Android Open résume ainsi les problèmes pour les trois catégories de parties prenantes :
- Le consommateur a acheté un appareil Android en faisant confiance à la promesse de Google qu’il s’agissait d’une plateforme informatique ouverte sur laquelle il pouvait exécuter tous les logiciels souhaités. Au lieu de cela, Google imposera l’année prochaine, sans votre consentement, une mise à jour de votre système d’exploitation qui bloquera irrévocablement ce droit et vous soumettra à leur jugement concernant les logiciels auxquels vous pouvez faire confiance.
- Le développeur ne peut plus développer une application et la partager directement avec ses amis, sa famille et sa communauté sans obtenir d’abord l’approbation de Google. La promesse d’Android – et un avantage marketing qu’il a utilisé pour se différencier de l’iPhone – a toujours été d’être « ouvert ». Mais Google estime clairement qu’il a suffisamment d’emprise sur l’écosystème Android, ainsi qu’un pouvoir réglementaire suffisant, pour pouvoir maintenant abandonner ce principe sans préjugés et en toute impunité.
- Le gouvernement cède les droits des citoyens et sa propre souveraineté numérique à une entreprise connue pour se conformer aux exigences extrajudiciaires des régimes autoritaires de supprimer des applications parfaitement légales qui ne leur plaisent pas. Les logiciels essentiels au fonctionnement de vos entreprises et gouvernements seront soumis aux caprices opaques d’une entreprise lointaine et irresponsable.
Keep Android Open recommande à tous d’exprimer leur mécontentement auprès des instances nationales compétentes. Une liste de coordonnées, organisée par région, est fournie pour faciliter cette démarche. Pour les développeurs, les organisateurs recommandent de ne pas s’inscrire au programme d’identification, mais plutôt de partager leurs préoccupations avec Google.
